Chronique 
Crise socio-politique au Bénin : Qu’a fait Patrice TALON de la bible que lui a offert son prédécesseur ?


Depuis 1990, le Bénin avait résolument pris en main son destin. Étonnant le monde, la terre de KABA BEHANZIN BIO GUERRA a réussi à négocier en douceur le tournant de l’histoire en adoptant la démocratie comme mode de gouvernance. De KEREKOU à Boni YAYI en passant par Nicéphore SOGLO, la démocratie a résisté à toutes les tempêtes au point de devenir un label dans la sous-région. Ils sont nombreux, politistes, économistes, citoyen landa ou expert de tout poil à considérer le Bénin comme le labo de la démocratie. Puis vient le tour de Patrice TALON depuis avril 2016. Il a été plébiscité. Et c’est à lui qu’est revenu la lourde mission celle d’être le manager en chef de la poursuite   des actions militant pour la consolidation des acquis démocratique.
Le lion est le roi de la foret, et cela à cause de sa force suprême dans un environnement comme la jungle. La loi qui donne plein pourvoir au Président de la République au Bénin, c’est sans soute la constitution de 1990. Cette même constitution est balayée du revers de la main. Quand bien même d’autres lois et textes peuvent être violés et qu’aucune voix ne s’élèvent pour dénoncer, c’est urgent de mettre les pendules à l’heure lorsqu’il s’agit de la loi qui fonde la démocratie dans un pays.
La Bible Républicaine qu’est notre loi fondamentale en son article 12 stipule qu’« aucun citoyen ne peut être contraint à l’exil ». Au Bénin aujourd’hui des citoyens sont contraint de s’exiler pour mieux vivre. Pour leurs aspirations personnelles et politiques, des béninois sont obligés de demander asile hors du territoire national. Mais sommes-nous en plein conflit armée ? La réponse, pour être honnête c’est non !
Le Bénin a ratifié le 20 Janvier 1986, la Charte Africaine des Droits de l’Homme. Mais, inadmissible de concevoir que le Bénin incarné par le ‘’roi de Coton’’ ne s’est pas jusque-là plié à la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme relative à l’affaire impliquant le ‘’roi du Poisson’’. Est-ce un conflit ou un bras de fer entre le coton et le poisson, en tout cas si c’est le cas que le meilleur gagne.
Pour aider le ‘’roi du coton’’ à avoir la crainte chevillée au corps et les coudées franches pour y arriver au bout de sa mission, celle de la consolidation de la démocratie son prédécesseur lui avait offert un cadeau atypique : la Bible.
Comme si c’était hier, les citoyens béninois se remémorent cette cérémonie de passation de charge entre l’ex-Président Thomas Boni YAYI et le Président Patrice TALON, le démocratiquement élu. Même si Patrice TALON qui incarne aujourd’hui le gouvernement de la rupture a bafoué les textes de la bible Républicaine qu’est la constitution de 1990, il encore discutable que la sainte Bible que lui a offert son prédécesseur ne sera pas souillé entre ses mains. Qu’a-t-il fait de ce cadeau ? Lorsqu’on sait que dans le Bénin, ce pays qu’il dirige ‘’tout se passe au travers’’ et c’est la peur qui traverse chaque jour les cœurs aujourd’hui au Bénin.
Le président de la République doit dans l’exercice de ses fonctions assurer une autorité légitime sur ces citoyens. Et pour cela, la liberté est un couloir par lequel il faut nécessairement prendre. Le pouvoir exécutif n’est pas un prétexte pour exécuter ces compatriotes.
Pour résoudre la crise, il faut tout simplement faire recours aux bonnes mœurs. Et cela commence d’abord par le respect de l’éthique et de la morale dans la gestion de la cité. Car, on le sait tous, la force ne crée nullement le droit. C’est d’ailleurs dans cette optique que Jean Jacques Rousseau disait que « le plus fort n’est jamais assez fort pour être le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir ». Patrice TALON ne doit donc pas tout imposer par ces réformes. Parfois, il faut voir le juste milieu et être un peu ‘’humain’’. Vivement que l’éthique et la morale reviennent dans la politique béninoise.

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