Politique : Nouveau Parlement Béninois : L’honorabilité des députés en question !
Nouveau Parlement
Béninois :
L’honorabilité des
députés en question !
Le titre ‘’HONORABLE ‘’ est
– il en phase avec le caractère et la personnalité de certains élus du
peuple ? L’interrogation n’est pas uniquement valable au pays de Béhanzin,
mais dans presque tous les pays de l’Afrique. Le cas particulier et
exceptionnel du Bénin mérite réflexion et consultation. Lorsque des députés
donnent leur aval pour être installés officiellement dans une assemblée à la
suite d’une élection qui n’a connu que 27,12% de taux de participation : On
se demande des ‘’Pourquoi’’. Mathématiquement plus de 72% de la population
n’est pas aller aux urnes. Ces élus du peuple doivent – ils être fiers de leurs
sièges ? Représentent – ils vraiment le peuple souverain, qui, on le sait
n’a pas dans sa grande majorité cautionnée ces législatives ? Le peuple doit –
il continuer à appeler ces députés, ses élus ? Où avec ce prestige
‘’adulateur’’ ?
L’incontestable sens du mot
Honorable
Les consultations du 28 avril
dernier que d’aucuns qualifient d’exceptionnel dans l’histoire démocratique du
Bénin, ont projeté les députés dans leur droit légitime. Suites aux différents
événements qui ont émaillés le scrutin avec des pertes en vies humaines, le
Bénin s’est « révélé » au monde par la négative. Mais ici
« révélé le Bénin » ne revêt pas de notre prérogative d’une certaine
manière. Il faut voir comment les ‘’représentants du peuple ‘’ ont été élus, avec
des incidents dans certaines régions et localités et bien sûr sans oublier le
taux de participation au vote. Si le terme ‘’HONORABLE’’ qu’on attribue aux
députés suscitait déjà des réflexions quant à leur moralité en tant que
‘’représentant du peuple’’, il importe, de réfléchir mais aussi de voir le
contexte dans lequel ceux de la 8e mandature béninoise ont été
rendus ‘’victorieux’’ afin de juger s’ils sont vraiment des ‘’HONORABLES
DÉPUTÉS’’.
Le
mot honorable veut dire « qui mérite les honneurs, la
considération ». Pour la petite histoire, « honorabilis »et « honorabilitas »,
tous des mots latins signifient
« digne d’honneur ». Ils ont donné lieu à celui d’honorable employé dans la langue
française et par la suite en langue anglaise. Ils étaient utilisés à l’époque du
moyen âge en guise de politesse uniquement. Selon de nombreux textes, ce titre
a surtout été remarqué dans la tradition britannique.
En
Australie, tous les ministres du gouvernement du Commonwealth ou d’Etat, sauf
ceux des territoires, ont droit au préfixe « honorable ». Un
ministre qui devient plus tard député continue à se faire appeler ainsi. Mais
le terme n’est pas acquis en vertu du fait de siéger à la chambre des
représentants ou au Sénat.
L’abus Africain
Dans
plusieurs pays africains, l’expression « honorable » est
systématiquement attribuée aux députés. C’est le cas du Bénin, du Togo, de la
cote d’Ivoire du Congo, pour ne citer que ceux-là. Au Burkina Faso, même
si « le règlement intérieur
de l’Assemblée nationale permet l’usage de ce terme » comme
l’a rapporté le député burkinabè Alexandre Sankara à Hémicycles d’Afrique « aucun texte constitutionnel ne
le rend officiel. Selon la Constitution du pays, les parlementaires portent le
nom de député sans plus » a-t-il ajouté. Dans la plupart des assemblées africaines,
l’appellation est courante. Tous les députés sont systématiquement
appelés « honorable ». C’est un problème, en ce sens où
ce titre honorifique n’est pas en phase avec la personnalité de certains élus. S’il
faut reconnaître qu’un député, mandaté par le peuple mérite respect dans le
cadre de sa fonction et de ses missions, il est tout aussi clair que celui-ci
devrait lui-même briller par l’exemple. Etre connu pour des pratiques peu
orthodoxes, telle la corruption, puis se faire élire par un tour de passe-passe
et bénéficier ipso facto d’un titre aussi honorifique ne rime aucunement avec
le bon sens. Ainsi, plusieurs personnes ternissent la fonction et le titre
honorifique qui va avec. C’est une problématique, et elle devrait mériter une
réflexion de la part des politiques.
Cette
appellation ne devrait-elle pas être réservé aux députés qui s’illustrent
positivement après une, voire plusieurs législatures ?
Les députés béninois face aux
faits.
Dans
un contexte de crise et de contestation des consultations du 28 avril dernier,
les députés sans ambages se sont installés dans leur sièges au parlement. Si le
préfixe « honorable » dont bénéficient les députés engage un débat
sur la moralité et l’éthique de ces derniers, il est nécessaire de scruter la
situation socio-politique au Bénin et la position des députés de la 8e
législature installés avant toute chose. Il est vrai un député n’est pas un
citoyen ordinaire dans la société. Il est l’élu du peuple et le représente à l’Assemblée
nationale. Cependant la question reste à savoir si ceux de la 8e
mandature béninois répondent à tous ces critères ? Sont-ils élus par le
peuple ? Représentent-ils ce peuple ? Autant de questions que seul,
le contexte socio-politique actuel et les institutions ‘’constitutionnelles’’
du pays nous éclaircira certainement.
Justin KOUAVON
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