CHRONIQUE :
Candide Azanaî
avait bien raison : « Patrice Talon et la rupture pèsent moins de 5%
de la population »
Le
passé est passé. Il faut désormais tourner dos à certains faits de la vie
socio-politique et participer réellement à la révélation du Bénin. Mais ce qui serait
absurde d’oublier ce sont les victimes qui sont tombés lors des événements du 1er
et du 02 mai dernier. Jusque-là aucun bilan officiel des morts et des blessés.
Le Bénin veut se révéler au monde et on s’en réjouit. Aujourd’hui, avec la conjoncture
économique que traverse le pays, le pionnier de la rupture est en passe de
perdre sa popularité de 2016. L’homme en est conscient. Et on pourrait se
demander si les dernières sorties du PR sur les chantiers d’asphaltage ne seraient
pas une quête à un bain de foule.
Les
faits sont là et ils méritent une appréciation objective.
-
Des milliers de revendeurs et de petits
commerçants déguerpis sans aucun accompagnement.
-
Le droit d’association, de manifestions
et de grève supprimés.
-
Fermeture des frontières du géant
Nigéria d’avec le Bénin et jusque-là aucun issu en vue.
-
Tentatives de l’exécutif de réunir la
classe politique.
-
Non-respect des décisions de Justice.
-
La presse brimée dans ces droits.
-
Elections législatives sans opposition
suivi de violences qui ont fait perdre des vies à des citoyens béninois ;
pour ne citer que ceux-là !
« Je
suis de nature très calme » nous a-t-il dit. C’est une évidence, cela se définit
d’ailleurs par son silence notoire face à n’importe quels faits, polémiques,
agissements et rumeurs du pays dont il est le chef.
Il
laisse la main à ses ministres, oui. Il ne veut pas toujours s’impliquer dans
les politiques ne relevant pas de ses prérogatives, oui. Il s’est donc imposé
son propre style de gouvernance, c’est du moins ce qui se remarque sur le
terrain. Affaire CNSS-BIBE avec l’incarcération de Laurent METOGNON, le procès
ICC-Service, l’affaire 18 kg de cocaïne, décès des citoyens béninois lors des
affrontements du 1er et du 2 mai derniers ; ce sont entre autres
des sujets sur lesquelles le président n’a fait aucune sortie officielle pour
calmer les ardeurs et éclairer l’opinion. Oui, on l’a vite compris les
collaborateurs sont à la charge.
Au
lendemain des élections municipales et communales, on pourrait se demander ce
qui pouvait alors motiver le chef de la rupture à se rendre sur les chantiers
d’asphaltages pour vérifier l’évolution des travaux. Loin de la recherche d’un
bain de foule comme l’a si bien défendu le ministre de la communication qui
fait bien d’ailleurs son job ; jusque-là les calculs sont très bien faits.
Le premier citoyen du pays se met à l’assaut des citoyens qui avaient criés
‘’Talon Président’’ en 2016.
Le
panier de la ménagère est vide. Le peuple à faim. En tout cas pour le moment,
priorité est à la supervision des travaux d’asphaltages.
Changements de théorie, changements de noms.
Les gouvernements successifs ont toujours asphalté les routes au Bénin. Les
gouvernants d’alors pour ainsi dire.
Les
65,37% des populations qui ont donné leurs suffrages au PR sont en passe de
disparaître car elles ont faim. L’abstention record des dernières élections en
est la preuve. Agbonnon est à la recherche de sa gloire. Et comme le dirait le
philosophe politique « Pour sa propre gloire Patrice Talon serait prêt à
transformer l’Etat de droit du Bénin en un ‘’Etat voyou’’ ». L’heure est
au choix. Un choix difficile. Choisir entre un « Etat voyou » et un
Etat affameur.
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