Jeunesse : message de Fred HOUENOU à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la jeunesse, ce 12 août 2024

À l'occasion de la Journée Internationale de la Jeunesse, Fred Adriano HOUENOU, acteur politique et ancien conseiller du Président Boni Yayi partage ses réflexions sur les défis et les opportunités auxquels fait face la jeunesse aujourd'hui. Dans ce message poignant, il aborde l'importance d'une politique de jeunesse autonome, les obstacles rencontrés par les jeunes dans leur insertion professionnelle, et plaide pour un modèle social et économique renouvelé.

L'intégralité de son message



Mes chers amis, 

La célébration de la journée internationale de la jeunesse chaque 12 août a toujours été pour moi, une occasion unique d'introspection sur mon engagement politique en faveur de ma société et notamment de ses plus jeunes citoyens,

 mais également sur les solutions qui sont parfois proposées par nos décideurs ici et ailleurs pour permettre à cette catégorie sociale parmi les plus vulnérables de notre société de s'en sortir et jouer pleinement le rôle qui est le sien en son sein.

  J'ai en effet eu l'honneur d'avoir conseillé un président de la république sur l'approche qui pouvait être celle de son gouvernement sur la jeunesse et notamment sur l'emploi des jeunes.

  Je n'évoque pas cette période de ma vie publique pour dire si mes généreux conseils ont été suivis ou non ou si encore, le temps relativement court de cet exercice nous a permis ou non de mettre en place des options structurelles efficaces. Ce n'est du tout pas le sujet.

  J'en parle juste pour vous faire remarquer que cela fait bien longtemps je suis confronté dans mes réflexions à la question de la jeunesse, de son avenir, de son autonomie, et des chances que la société doit lui réserver. 

  Et donc que je suis bien placé pour présenter un diagnostic crédible et ébaucher des solutions qui peuvent se révéler efficaces à l'application.

  Bien sûr, il est facile de répéter à qui veut l'entendre que la jeunesse d'un pays, c'est son avenir, c'est son capital. Mais il est par contre plus difficile de tendre la main à la jeunesse et trouver avec elle, les moyens d'une politique de la jeunesse qui ne soit pas de l'assistanat, mais qui lui permette de se construire un avenir de façon autonome et indépendante. Et je crois c'est le mal dont souffre non seulement notre pays mais toute notre sous région. Pourquoi ?

    Parce que dans notre approche, nous voulons toujours considérer la jeunesse comme un passe-droit. 

  En effet depuis la fin du XXe siècle de figures de la jeunesse dominent l'intervention publique, qui varie en fonction des périodes. Très souvent les politiques publiques se focalisent sur la< jeunesse victime> et la< jeunesse menace> 

   Ainsi la jeunesse peut être perçue comme devant être protégée de la crise économique, de la mauvaise gouvernance, de la crise du monde, du chômage, de l'exclusion etc...

  Elle peut être également être perçue comme une menace pour ses pratiques supposées déviantes, pour ses comportements à risques, pour ses violences etc... 

  A l'inverse, il existe cependant la figure de la< jeunesse ressource>. Elle est plus minoritaire mais c'est elle qui permet de sortir des alternatives précédentes. 

  La jeunesse apparaît comme une ressource à chaque fois qu'elle est associée à la résolution des problèmes qui la concernent dans des domaines aussi divers que l'éducation, la culture, la société, l'économie, l'emploi etc...

  Et sur l'épineuse question de l'insertion professionnelle des jeunes, je pense que trop longtemps, notre pays n'a pas offert à sa jeunesse les perspectives auxquelles elle aspire. Et c'est fort regrettable ! Même encore aujourd'hui malgré la bonne volonté affichée des dirigeants, s'insérer professionnellement c'est un parcours de combattant.


Le monde professionnel devrait ouvrir ses bras aux jeunes, mais ce sont les jeunes qui, avec toute la force de leurs bras doivent ouvrir des portes qui sont encore pour la plupart invisibles. 

  Qu'on doive se battre pour réussir, je ne suis pas contre. Mais j'en connais d'autres qui ne se sont du tout pas battus pour réussir. Et c'est injuste pour tous ces jeunes qui doivent se battre autant pour faire valoir leurs talents. 

  C'est la preuve que c'est notre modèle social et économique qui est usé jusqu'à la corde.

   Et un modèle, ça se change ! 

 Je ferai mes propositions au moment opportun.

  En attendant je dis honneur à tous ces jeunes qui continuent de se battre quand tant d'autres ont déjà renoncé et baissé les bras.

   Merci.

  Bonne journée et bonne semaine à tous.

 Fred Adriano HOUENOU.

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