"Lorsqu'on étouffe les débats sur les choix, on ne peut pas provoquer le développement" Eugène AZATASSOU contredit Patrice TALON et propose
("Quand il fait ces genres de développement, moi ça ne me surprend pas. Pour lui la liberté et la démocratie sont des luxes").
Au lendemain de son intervention sur une chaise française, le chef de l'État, Patrice TALON a eu à sa suite plusieurs répondants dans la presse nationale et sur la toile. Si certains applaudissent le discours et le franc parlé du Président sur des sujets brûlants, d'autres balaient du revers de la main ses propos et parlent d'un discours en déphasage avec les réalités de chez nous.
Reçu dans un entretien exclusif par #le Grand Politique #, le vice-président chargé du département du Zou au sein du parti Les Démocrates a exprimé son indignation, considérant le contenu du discours du chef de l'État. Guerre Russo-ukrainienne, démographie africaine, modèle de développement chinois, économie, développement, démocratie et liberté étaient entre autres sujets épines dorsales de cette interview de Patrice TALON.
Il s'est montré unilatéral et estime qu'il ne faut pas au nom de la démocratie et de la liberté laisser le nid à la mauvaise gestion. "S'il y a la démocratie sans la bonne gouvernance, c'est aussi grave que le défaut de démocratie. Et c'est pour ça que le développement socioéconomique est un impératif autant que la démocratie et la liberté sont nos impératifs" disait-il. Tout en prenant le contre-pied des propos de Patrice TALON, Eugène AZATASSOU fait savoir que la corrélation entre le développement, la démocratie et les libertés est d'une importance capitale. C'est une question importante précise-t-il avant de souligner que "le développement intervient lorsqu'on libère les forces productrices (les citoyens qui travaillent pour la création de la richesse sans ndlr)". Pour lui, c'est cette libération qui provoquera le développement. Plus loin, il a fait entendre que voir Patrice TALON dans ce développement ne l'impressionne guerre. "Quand il fait ces genres de développement, moi ça ne me surprend pas. Pour lui la liberté et la démocratie sont des luxes". Eugène AZATASSOU a fait aussi remarquer comment le défaut de liberté au Bénin "a enchaîné les forces productrices" Ce dernier se fait constate dans la restriction des débats sur les choix de développement. "Lorsqu'on étouffe les débats sur les choix, on ne peut pas provoquer le développement". A en croire ses propos, il faut donner un champ libre aux discussions autour des voies et moyens qui solutionnent les défis sociaux majeurs auxquels sont confrontés les béninois. Il faut "avoir la latitude de critiquer le modèle. Il faut que le peuple discute des modèles qui lui sont proposés et puisse choisir la voie qui est la sienne" : c'est une exigence pour le développement a-t-il martelé.
Notre modèle économique a des exigences selon Eugène AZATASSOU
Amené à donner son opinion sur la montée de la démographie en Afrique, le 1er citoyen beninois a déclaré que "l'Afrique se porterait très mal" si la démographie n'est pas contrôlée par des mesures urgentes. Il est donc impératif que les naissances soient contrôlé dans la sous-région selon celui que presse française appel l'un des Présidents tellement courtisé en Afrique. Sur la question du développement, le chef de l'État a laissé entendre que la Chine a donné "l'exemple de ce qu'on peut partir de rien, se développer et devenir une puissance". Opposant au régime de la rupture, Eugène AZATASSOU n'a pas mâché ses mots pour exprimer au chef de l'État qu'il a une compréhension erronée de la notion de développement. "Ce n'est pas parce qu'on a semé des fleurs à quelques endroits qu'on est développé a-t-il indiqué. "Nous n'arrivons pas à relier le développement à notre sociologie et à notre culture " poursuit-il. Laquelle affirmation est là preuve de son désaccord avec le chef de l'État qui dit être beaucoup inspiré de la Chine. "Ce modèle, nous l'avions copié ici et on a vu ce que ça a donné. On a vu des sociétés d'États mals gérées, on a vu des slogans creux qui ne correspondaient pas à la réalité de ce que nous vivons" a expliqué l'homme à notre micro. Il n'a pas manqué de préciser que notre modèle, le modèle libéral a des exigences et en priorité disait-il, il s'agit de la "libération des forces productrices ".
Il conclu ses propos en mettant sur la table du chef de l'État une proposition :
Il faut "s'asseoir et reprendre tout et voir quel modèle proposer".
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