"Les démocrates se sont trompés sur tout...quand on se fait élire sur un malentendu, la réalité finit toujours par se venger" : Fred HOUENOU apprécie et analyse les conclusions du conseil national des Démocrates
Des conclusions qui dégagent de la démagogie et de l'irresponsabilité politique voilée, c'est ce que l'on est tenté de dire des conclusions issues du conseil national du parti Les Démocrates, relativement à l'appréciation que fait Fred HOUENOU desdites conclusions. Il n'est pas passé par mille chemins pour dire, en tant que citoyen son avis sur ce que d'aucuns appellent un "non-événement".
Les Démocrates n'ont fait "aucune analyse sérieuse de l'évolution de l'économie mondiale et africaine, aucune prise en compte de l'essor des pays émergents, aucune conséquence n'est tirée de ces grandes mutations du monde qui engendreraient chez nous une nouvelle politique de gouvernance" a relevé le militant du Bloc Républicain. Il estime qu'ils ont balayé du revers de la main les questions importantes et stratégiques telles que la maitrise des dépenses publiques, le renforcement de la compétitivité et les difficultés de l'état providence au profit d'une certaine liberté...
Mais c'est sans oublier les deux corollaires de cette liberté dont Fred HOUENOU s'est fait le devoir de le leur rappeler : la responsable et l'autorité. " Je conviens de dire avec tous que la liberté est le premier des droits humains. Mais il ne faut pas oublier qu'elle a deux corollaires dont le premier est la responsabilité... L'autre corollaire de la liberté c'est l'autorité. L'autorité sans laquelle la liberté n'est que désordre et chaos" a fait savoir le leader de l'initiative Sursaut Patriotique avant de préciser plus loin que "réclamer de l'ordre dans la société, n'est pas être anti démocrate".
Connu pour la connotation atypique de ses réflexions politiques, Fred HOUENOU a démanché les conclusions du conseil national des Démocrates.
Lire ci-dessous l'intégralité de son adresse
Mes chers amis,
Le week-end dernier, j'ai surpris sur les réseaux sociaux le Conseil National ordinaire du parti " les démocrates".
J'ai pris connaissance de leur analyse de la gouvernance de notre pays et de leurs conclusions.
Étant bien entendu que leurs conclusions s'adressent à l'ensemble de nos concitoyens, je voudrais bien en tant que citoyen béninois, préoccupé comme ils le sont aussi du devenir de notre commune patrie, donner mon avis sur les dites conclusions.
En écoutant, les responsables démocrates, je n'ai noté aucune analyse sérieuse de l'évolution de l'économie mondiale et africaine, aucune prise en compte de l'essor des pays émergents, aucune conséquence n'est tirée de ces grandes mutations du monde qui engendreraient chez nous une nouvelle politique de gouvernance.
La maitrise des dépenses publiques, le renforcement de la compétitivité, les difficultés de l'état providence, tout cela est passé sous silence.
On a directement attaqué ce que l'on croit être une menace pour la liberté.
Je conviens de dire avec tous que la liberté est le premier des droits humains. Mais il ne faut pas oublier qu'elle a deux corollaires dont le premier est la responsabilité.
Il est en effet juste que chacun assume dans la société les conséquences de ses choix.
Une entreprise qui pollue ou dégrade un bien public ou privé doit payer en conséquence. Un délinquant qui viole la loi doit en subir les conséquences. Un dirigeant politique qui échoue doit assumer...
Choisir assumer ses actes et ne pas se dérober c'est la noblesse de l'humanité.
L'autre corollaire de la liberté c'est l'autorité. L'autorité sans laquelle la liberté n'est que désordre et chaos.
Mais aujourd'hui le politiquement correct des démocrates veut nous faire confondre l'autorité et l'autoritarisme, on a sombré dans le conformisme, dans la négation du réel. Or on ne combat pas un mal en refusant de l'identifier, de l'appeler par son nom.
Un djihadiste qui tue des innocents n'est pas un envoyé de Dieu , c'est un terroriste. Pas plus qu'un délinquant qui prend les armes contre son pays n'est un jeune qui réclame ses droits. C'est un délinquant. De même qu'un responsable politique qui engage ses compatriotes à la violence n'est un libérateur du peuple mais un criminel.
Oui la république parle claire et elle doit parler sévère car certains cherchent à nous anesthésier face aux dangers qui nous guettent.
Face à tout ce qui menacent notre vivre ensemble ( l'état). Moi je refuse tout angélisme, toute naïveté, je suis pour l'autorité de l'état, l'autorité de la loi, la nécessité de l'ordre.
Ce triptyque liberté, responsabilité, autorité c'est justement ce que l'état oppose aujourd'hui à la tentation du désespoir présent chez bon nombre de nos concitoyens, nourris et entretenus à la haine de l'état et à la déconstruction de la nation.
Et c'est aussi ce qu'il oppose à la faillite morale de certaines de nos élites politiques.
Je le dis sans ambage, les démocrates se sont trompés sur tout.
La mondialisation n'est pas une option politique, l'insécurité pour notre pays n'est un sentiment, le plein emploi n'est incantation. Ce sont des défis du monde moderne qu'un pays ne peut relever que s'il accepte de se réinventer.
Ce monde exige des repères, des valeurs. Réclamer de l'ordre dans la société, n'est pas être anti démocrate.
Alors, mes amis, une question centrale de notre vie politique se pose. Est ce qu'on peut défendre la solidarité, la justice sociale, sans démagogie ? Est ce qu'on peut gagner le cœur des béninois sans sombrer dans le toujours plus pour tous à n'importe quel prix ? Est ce qu'on peut incarner la justice, la vérité et la réforme et être porté en triomphe par les béninois ?
Moi je pense que le rôle des responsables politiques n'est de promettre des retours en arrière permanent, il est plutôt d'ouvrir de nouvelles voies avec un impératif de courage, il est d'avoir une colonne vertébrale, une aptitude au commandement et d'amener notre pays à donner le meilleur de lui même sans oublier personne sur le bord du chemin.
Le rôle des responsables politiques est de prendre lorsque c'est nécessaire des décisions courageuses, c'est à dire des décisions qui peuvent être impopulaires. Et c'est l'ensemble des décisions prises depuis 2016 qui a évité aux béninois le pire.
Le pire c'est la diminution du pouvoir d'achat drastique chez bon nombre de peuples dans le monde, le pire c'est la faillite des banques dans plusieurs pays, le pire c'est la baisse des salaires de plusieurs fonctionnaires à travers le monde, le pire c'est la tentative de relance économique par la consommation, le pire c'est l'affrontement des communautés vivant dans un même pays en des clans rivaux. Le pire c'est l'effondrement de l'état.
Au Bénin, ni les salaires, ni les pensions, ni les minimas sociaux n'ont été atteints, ni le communautarisme n'a eu droit de cité alors que 2015 à 2022, le monde a connu pas moins de cinq crises qui ont eu des conséquences sur tous les pays.
Mes chers amis, la démagogie en politique peut être une arme efficace pour gagner une élection mais quand on se fait élire sur un malentendu, la réalité finit toujours par se venger.
C'est ce que je crois.
Fred HOUENOU.
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