Éducation et politique : Fred Adriano Houenou interpelle les acteurs politiques et rend hommage à des journalistes de canal 3 Bénin

Par Justin KOUAVON 

Dans un vibrant hommage rendu aux journalistes de Canal 3, notamment ceux animant l'émission "Actu Matin",  Fred Adriano Houenou souligne l'importance du rôle des médias dans l'éclairage de l'opinion publique et dans le débat d'idées. Cet hommage, marqué par une reconnaissance sincère du travail des journalistes, est également une prise de position claire sur l'état actuel de la politique au Bénin. Animé par une conviction profonde, il dénonce une classe politique déconnectée des véritables enjeux de société, notamment l'éducation, et appelle à une refondation de la politique basée sur la souveraineté, la liberté et la puissance des idées. Une réflexion forte qui questionne l'avenir de notre démocratie et le rôle central que doivent y jouer les partis politiques.

Lire ici son message 

Chers amis,

  Je voudrais rendre hommage ce matin aux journalistes de Canal 3, notamment aux cinq qui animent le débat sur l'émission Actu Matin.

J'ai suivi avec grand intérêt leur débat de ce jour sur la contribution des partis politiques dans notre pays à l'amélioration de notre système éducatif.

  Je partage entièrement la pertinence de leur analyse sur la quasi absence de propositions, venant des formations politiques sur les grands débats de l'éducation nationale et partant de là sur les grands sujets de société de notre temps.

   En effet, je pense que depuis bien longtemps, nous vivons dans notre pays un moment particulier où la politique est devenue une formidable machine à désespérer les hommes!

 Pour reprendre l'expression d'Albert Camus.

  Désespérance bien sûr quand la politique n'est plus qu'un calcul dépouillé de toutes convictions. Bien entendu le désespoir quand les béninois peuvent constater qu'aujourd'hui, à notre époque, celle dite du renouveau démocratique ; la politique c'est la dépendance et l'impuissance. 

  Dépendance économique, dépendance culturelle, d'un côté, l'école n'est elle pas un pan de notre souveraineté culturelle ? 

  Impuissance de l'autre ; impuissance stupéfiante de de la classe politique face au chômage, face au terrorisme etc...

   Voilà en réalité où nous en sommes. Et s'il faut s'engager véritablement, cela doit être pour une autre conception de la politique. 

  Il faut redonner à la politique sa puissance de conviction. Pour ouvrir de nouveaux chemins, la politique doit retrouver la voie de la liberté, bien sûr de l'autorité aussi. L'une ne va pas sans l'autre, et de la souveraineté également. parce que la souveraineté pour un peuple et un pays c'est le pouvoir de décider. 

  Aujourd'hui la politique ne décide plus rien parce que les partis politiques ont abandonné le débat des idées. Or le renouvellement des idées, c'est justement l'horizon indépassable de la politique. Ernest RENAN, disait " ce sont les idées qui mènent le monde".

    Moi je pense que les idées sont la condition de la reconquête de notre destin national.

  Nos concitoyens aspirent de plus en plus à la clarté des choix et la clarté des grandes orientations pour notre pays, voilà pourquoi je pense que nous ne  construirons pas le Bénin du 21e siècle avec des partis politiques qui continuent de fonctionner sur les modèles érigés au siècle passé.

  Chers journalistes merci de nous faire prendre conscience. 

      Bonne journée à tous.

 Fred Adriano HOUENOU.