Crise au BR : Fred HOUENOU écrit à Rachidi GBADAMASSI, neutralise la crise et dit NON à la démission du SGN
Il sort de son mutisme et écrit à son camarade au sujet de la crise qui secoue le Bloc Républicain. Suite à la lettre de Rachidi GBADAMASSI en date du 24 avril dernier, Fred HOUENOU, puisque c'est de lui qu'il s'agit fait parler l'homme politique en lui et s'écarte de toute agitation communicationnelle. Leader de l'initiative Sursaut Patriotique et militant engagé du parti, Fred HOUENOU dans ses écrits primaires à son camarade dit être frustré et indigné "face aux attaques calomnieuses" dont R. GBADAMASSI fait l'objet suite à sa lettre au SGN du parti. " J'ai toujours combattu cette méthode malsaine qui consiste à jeter en pâture l'honneur des hommes publics, qu'ils soient de la droite ou de la gauche. Ce n'est pas ma conception de la République. Et ce n'est pas notre conception de la République" a-t-il fait savoir.
Sachant qu'au lendemain des législatives du 08 janvier dernier, dans une lettre adressée aux dirigeants du Bloc Républicain, l'ancien porte-parole du parti avait tiré la sonnette d'alarme sur une éventuelle situation, il confie dans sa lettre que cette crise doit inciter les uns et les autres à actionner collectivement la machine politique.
"...La conclusion à laquelle tu es arrivé après ton analyse sur ce que tu qualifies de défaillance de notre parti est un peu trop hative et excessive" écrit Fred HOUENOU à son camarade et explique.
D'une analyse qui localise les problèmes à une analyse qui les résoud, dans sa lettre, Fred HOUENOU a analysé et a expliqué a son camarade d'en face les mobiles qui fondent les échecs du parti dont il a fait cas dans sa lettre. De 2019, 2020 et 2023, les motifs des échecs du parti sont connus et ce n'est pas le "chef d'orchestre" explique-t-il. Abdoulaye Bio TCHANE n'en n'est pour rien, c'est ce qu'on retient de ses analyses.
Tout ce que GBADAMASSI doit savoir pour ne pas tenir ABT "responsable de toutes les fausses de l'orchestre"
De la convocation du conseil National en passant par la tenue du congrès et les contres-performances du parti, l'ancien porte-parole a dans un élan scientifique fait ressortir les problèmes et défis du parti.
"Au sujet des textes légaux du parti et de la convocation du Conseil National, les statuts stipulent que le Conseil National est constitué des membres du BEN , du BP, des structures décentralisées etc... Or il est de notoriété qu'à la date d'aujourd'hui, le parti n'a pas fini l'installation de ses structures de base. Elle a commencé mais a dû surseoir pour se préparer aux législatives de 2023. En ce qui concerne le Haut Conseil des sages, les textes précisent bien qu'ils doivent être installés par le congrès du parti. Or cela fait partir des questions que le congrès du 8 janvier 2018 n'a pas tranché".
"Pour ce qui est des contre-performances du parti depuis 2019", il estime que "la responsabilité est partagée de tous" et évoque des aspects concrets et tangibles qui illuminent les esprits (Cf lettre).
Tout en précisant qu'il est d'avis avec l'homme du Borgou sur la question de la nécessité de dialoguer, il s'oppose toutefois à une quelconque démission du SGN, car il n'est pas l'os dans la gorge du parti. La responsabilité est plutôt partagée.
"Cher ami,(...) je trouve la conclusion d'appeler à la démission sans condition du SGN excessive. Le Chef d'orchestre ne peut être tenu responsable de toutes les fausses de l'orchestre" a-t-il reconnu tout en expliquant que "les moins lucides pourraient y voir une intention malsaine et une ambition inavouée". "Et si on devait aller dans cette direction, tu ne serais pas indemne non plus, toi qui a perdu dans une circonscription réputée appartenir au BR" ajouta-t-il plus loin.
Il donne raison à Rachidi GBADAMASSI sur l'impérieuse nécessité d'un dialogue au sein du parti. "Par contre, je suis bien d'accord avec toi quand tu parles de la nécessité de s'asseoir pour débattre. Oui tu as raison de le demander car le dialogue est au cœur de la durée politique parceque la maîtrise du temps ne va pas sans capacité d'autocritique et sans ajustement de l'action".
Il appelle donc à une convergence d'actions pour dissiper les doutes et les craintes afin de hisser l'effigie du Bloc Républicain.
Intégralité de la lettre de Fred HOUENOU
Cotonou le 30 Avril 2023
Fred HOUENOU
Politologue consultant
Membre du Bloc Républicain, ancien porte parole.
A
L'honorable Rachidi GBADAMASSI
Objet: A/S de ta lettre.
Honorable, Cher ami,
Avant tout propos, je tiens à te dire toute mon indignation face aux attaques calomnieuses dont tu fais l'objet depuis quelques jours suite à ta lettre au SGN. J'ai toujours combattu cette méthode malsaine qui consiste à jeter en pâture l'honneur des hommes publics, qu'ils soient de la droite ou de la gauche. Ce n'est pas ma conception de la République. Et ce n'est pas notre conception de la République.
Je pense que les circonstances actuelles, celles de la période dans laquelle notre parti est entré au lendemain des élections législatives du 08 janvier 2023, nous enjoignent de créer les conditions d'une mobilisation qui devra être totale. Elle devra solliciter tous les talents, toutes les bonnes volontés. Je veux dire que les doutes, les rancœurs, les calculs personnels, tout cela devra être mis de côté. Mis de côté au profit d'une aventure collective. Une aventure collective qui nous le savons tous est bien plus important que chacun d'entre nous. Voilà pourquoi après avoir lu ta lettre, j'ai pris sur moi la responsabilité de t'écrire.
En effet, je crois que la conclusion à laquelle tu es arrivé après ton analyse sur ce que tu qualifies de défaillance de notre parti est un peu trop hative et excessive.
Tiens, au sujet des textes légaux du parti et de la convocation du Conseil National, les statuts stipulent que le Conseil National est constitué des membres du BEN , du BP, des structures décentralisées etc... Or il est de notoriété qu'à la date d'aujourd'hui, le parti n'a pas fini l'installation de ses structures de base. Elle a commencé mais a dû surseoir pour se préparer aux législatives de 2023.
En ce qui concerne le Haut Conseil des sages, les textes précisent bien qu'ils doivent être installés par le congrès du parti. Or cela fait partir des questions que le congrès du 8 janvier 2018 n'a pas tranché.
Pour ce qui est des contre-performances du parti depuis 2019, je pense que la responsabilité est partagée de tous.
D'abord la première raison de la contre-performance de 2019 est due au fait que très tôt le BR s'est défini comme une force politique du Nord. Il y avait plus de personnalités politiques du Nord positionnées que de figues majeures du Sud sur cette liste. Donc naturellement le septentrion était vu comme le fief du parti. Les autres du Sud étaient perçus comme des faires- valoir. C'est sans oublier que le Nord était encore à l’époque considéré comme le bastion politique d'un ancien président de la république qui venait à peine, trois ans de partir du pouvoir et qui avait décidé de ne pas rester inactif sur le terrain politique et qui justement avait appelé au boycott parce que son parti politique pour une raison ou une autre était absent de la compétition.
Résultat : les fortes personnalités politiques proposées par le parti adverse ont rafler tous les sièges face à nos candidats dans le Sud.
Pour les communales de 2020, il a été noté une réduction de l'écart causé en terme de nombres de voix obtenues entre le parti ami et nous. Mais cette réduction n'a pas été conséquente pour nous permettre de renverser la tendance et nous hisser devant. Mais là encore, il y a une explication simple : nos nouveaux députés élus dans le Sud presque par complaisance n'ont pas tous senti la nécessité de travailler pour gagner la confiance des populations à la base, d'autres leur ont carrément tourné dos pensant peut être que la situation qui leur avait été profitable un an plus tôt serait éternelle.
Certains auraient même aux dires des militants à la base dilapider les fonds de campagne à eux confier.
Pour les législatives de janvier 2023, il est clair que nous avons connu un revers inédit vu les ambitions affichées, les énergies mobilisées et le projet de redressement que nous avions fièrement porté. Une fois de plus la sincérité nous recommande d'être lucides sur les frustrations nourries par les crises. Lucides à l'égard, des imprévus, des obstacles que nous avons rencontrés pendant ces élections.
Je pense que nous avons sous-estimé les interrogations et les doutes qui agitent la société béninoise. Ces interrogations se portent naturellement sur nous en tant que parti soutenant les actions du gouvernement qui dirige notre pays dans la pire situation politique qui soit : crise économique et financière, crise sanitaire, crise alimentaire.
Bref un gouvernement en combat face à un monde en rupture. Nous avons manqué parfois de nous en expliquer avec nos compatriotes qui ont par moment vu leurs espoirs abîmés par les épreuves. Notre manque de proactivité a fait le lit à la démagogie de nos adversaires et bons nombres de camarades ont été battus dans des circonscriptions qui étaient réputées des fiefs qui leurs étaient favorables.
Oui, ils ont été battus en dépit de leur encrage, en dépit de leur talent, en dépit leurs efforts. C'est douloureux ! Mais un mandat passe vite, si l'on est élu sur un mensonge, la vérité se venge. Et l'on est élu sur un compromis, les conservatismes se chargent de les enterrer.
Cher ami, voilà pourquoi je trouve la conclusion d'appeler à la démission sans condition du SGN excessive. Le Chef d'orchestre ne peut être tenu responsable de toutes les fausses de l'orchestre. Les moins lucides pourraient y voir une intention malsaine et une ambition inavouée. Et si on devait aller dans cette direction, tu ne serais pas indemne non plus, toi qui a perdu dans une circonscription réputée appartenir au BR.
Par contre, je suis bien d'accord avec toi quand tu parles de la nécessité de s'asseoir pour débattre.
Oui tu as raison de le demander car le dialogue est au cœur de la durée politique parceque la maîtrise du temps ne va pas sans capacité d'autocritique et sans ajustement de l'action. Unie , résolue, lucide, c'est comme cela que je conçois notre responsabilité. C'est comme cela que je nous propose d'affronter les prochaines élections. Il nous faut donc faire bloc, encore faut-il être convaincu que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise.
Encore faut-il été animé par un certain patriotisme. L'unité nationale s'effrite, la peur du chômage, la précarité économique, l'insécurité à nos frontières, minent la confiance de nos compatriotes en leur avenir, il nous faut être devant le gouvernement pour espérer couvrir le spectre le plus large possible et œuvrer à ce que l'élan réformiste du président Talon ne soit pas une parenthèse de l'histoire mais bien le socle d'une transformation durable de la société béninoise.
Voilà cher ami, j'ai bien lu ta lettre et tu sais maintenant ce que j'en pense.
J'espère bientôt vous retrouver le SGN, toi et tous les autres dirigeants pour ensemble tracer de nouvelles perspectives pour notre famille. Une famille ça se construit avec courage et générosité.
Merci.
Fred HOUENOU.
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